Thierry Arcaix

Communication, culture et patrimoine

Associations

  1. ALCI
  2. APAJ Centre Gitan
  3. Atelier du Nord
  4. Boutique d'écriture
  5. De Drôle de Figue à Figues-N-Roll
  6. Ecole Brousse
  7. La Chapelle
  8. EV'A
  9. Les Gipsy Bailardo
  10. Studio Vox
  11. La chorale Figuenotes
  12. L'association Philatélique de Montpellier

1- ALCI

ALCI signifie : Association de Lutte Contre l’Illettrisme. C’est une association qui a été créée en 1996 pour assurer le secrétariat du correspondant départemental de l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme (un inspecteur de l’Education Nationale). Peu à peu, elle va prendre en charge le même type de missions sur des dispositifs plus éducatifs comme le CLAS (contrats locaux d’accompagnement à la scolarité), ou les CEL, (contrats éducatifs locaux). Il s’agit de lancer les appels à projets, de récupérer les dossiers, de vérifier s’ils sont bien montés et d’aider à leur constitution, puis de les transmettre aux comités de pilotage. ALCI organise les réunions, réserve les salles, fait les compte-rendus, mais ne donne aucun avis. L’argent ne transite pas par elle. ALCI a été missionnée par la ville de Montpellier sur trois territoires : La Mosson, Petit Bard Pergola Cévennes, et Gély Figuerolles Gambetta.

ALCI compte aujourd’hui 7 salariés, alors qu’au départ, il n’y en avait qu’un (c’était un objecteur de conscience). On y trouve un directeur, M. Olivier Giraudeau, 5 chargés de mission (dont Colin Fagedet-Cousquer) et une secrétaire. Les missions sont nombreuses. Il lui faut aussi organiser des formations et le suivi des structures (il en existe sur ces secteurs plus de 100 qui accompagnent à la scolarité). D’autre part, elle s’occupe aussi de l’animation et du secrétariat des CEL de la ville de Montpellier,  des CLAS dans le Gard. Pour ALCI, l’enfant se trouve au centre du dispositif, il faut donc harmoniser ses différents temps de vie : à l’école et à l’extérieur de l’école. Il faut veiller à ce qu’il y ait une pluralité d’activités. Ne pas refaire l’école après l’école pour deux raisons : respecter les compétences de chacun ; faire en sorte que l’enfant change régulièrement d’activités. ALCI fonctionne grâce à des financements venant de l’Etat ainsi que des collectivités territoriales. Elle n’a pas de ressources propres.

A ALCI, Colin Fagedet-Cousquer est  le coordonnateur du contrat éducatif local. Nous l'avons rencontré.

colin «  Cette fonction fait partie d'un nouveau type de métier. Un coordonnateur n’a pas à jouer un rôle directif, au-dessus de toutes les associations qu’il cherche à mettre en synergie. Il travaille de façon transversale, n’a pas d’« autorité ». Si un des partenaires remet en question cette coordination, tout devient très difficile. Dans cette mission, je cherche à faire en sorte que les gens arrivent à travailler ensemble en créant du lien. Il y a un intérêt évident pour les partenaires, c’est un intérêt économique. Cela permet de réduire les coûts, de travailler dans les mêmes locaux, etc. La grande révolution s’est produite dans les années 80, avec la mise en place des politiques de la ville. Elles ont permis de mettre en réseau les institutions et les associations, mais de manière complexe. Comme deux mondes qui se rencontreraient, mais qui deviendraient alors contraints de travailler ensemble à l’intérieur de chaque groupe aussi. Les institutions entre elles d’un côté, et les associations également entre elles, puis tout le monde ensemble au final. La question, c’est comment ne pas confondre sa personne avec son rôle, son identité avec sa mission. J’occupe un poste diffus, sans protection, sans cadre fermé. De plus les dispositifs mis en place changent, les associations évoluent. Dans le quartier Figuerolles, beaucoup d’acteurs culturels sont de forts personnages. Des meneurs de structures dotés bien souvent de beaucoup de charisme et d’une forte personnalité qui handicape parfois les relations avec les autres. Mais ils restent des gens capables de bouger des montagnes.

Un bon exemple est le travail que l’on a mené à l’occasion de la mise en place d’un projet culturel de territoire. L’idée était de travailler à favoriser l’accès de tous à la culture. On n’est arrivé à rien du tout en fait. Alors pourquoi ? Parmi les partenaires, deux blocs se sont opposés : ceux qui jouaient un rôle de diffusion et ceux qui axaient tout sur la pratique. Côté diffusion, l’organisation d’un événement festif occasionnel est identifié comme fédérateur, attractif ; côté pratique artistique, c’est moins facile : il faut s’inscrire dans un cursus de formation, parfois onéreux. Donc du temps et de l’argent. On a voulu développer ces deux faces de l’approche culturelle.

Les problèmes qui se sont posés sont venus de deux directions : d’abord une friction entre les structures qui disposaient de locaux et celles qui n’en disposaient pas ; puis entre praticiens et diffuseurs. Côté pratique (écriture, expression corporelle, théâtre, cirque, multimédia, slam, etc.) et à l’adresse des diffuseurs : « Ton projet, il est nul. C’est du commercial. Moi, je veux que les gens deviennent des acteurs. » Côté diffusion : « Nous, on veut aller plus loin, avec une sensibilisation du public avant et après, pour une meilleure compréhension de la culture. Par exemple faire venir des familles de la cité Gély. Des gens qui cesseraient alors de croire que la culture, ce n’est pas pour eux. » Au final, le problème n’a pas été tranché, les gens sont restés campés sur leur position. Des affrontements qui ont pour l’instant bloqué le projet, mais qui n’ont en rien affecté l’incroyable vie culturelle du faubourg Figuerolles.

La question que l’on peut se poser c’est : comment arriver à diriger un concert de solistes ? S’il y avait un vrai chef d’orchestre ce ne pourrait être que le comité de pilotage, pas un acteur ni le coordonnateur.  Il faut savoir qu’il y a à la clef mille et un dispositifs qui peuvent amener des financements, utilisables pour mener des actions. Si certains dispositifs sont très généreux, d’autres le sont moins, par exemple ceux accordés pour l’accompagnement scolaire, qui ne fonctionnerait pas sans les bénévoles. Pour suivre les enfants en dehors de l’école, les enveloppes accordées sont de 2000 € par an pour 15 enfants, qui seront pris en charge de 3 à 5 h par semaine par 3 animateurs. Ce qui permet de dégager aux alentours de 5 € de l’heure par animateur en admettant que l’on n’ait aucun autre frais…»

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2-APAJ Centre Gitan

Chantal Delmas est présidente de l’APAJ-Centre Gitan, à Montpellier, une association qui lutte contre tous les facteurs d’exclusion de la population gitane. Rencontre.

sevigneJ’ai été institutrice dans cette école de filles de la rue Dom Vaissette, qui s’appelait à l’époque Sévigné, en 1959. Mes anciennes élèves sont mères et même certaines grands-mères aujourd’hui ! Le nom de Sévigné a été transféré à ce qui s’appelait jadis l’école de garçons Renouvier, rue Bernard de Tréviers, juste à côté, remise à neuf en tant qu’école publique mixte. Cette orientation pour l’école de filles en direction de la population gitane a été donnée en 1958 par l’équipe d’un prêtre catholique du quartier, l’abbé Coursindel et notamment par une dame, Mme Montagnac. Au départ, un esprit caritatif, paternaliste, anime ces bénévoles. Ils feront un gros travail en aidant les familles gitanes à acquérir un minimum d’instruction : de 1958 à 1970, on passait ici le certificat d’études et de nombreuses femmes gitanes l’y ont obtenu.

L’évolution a été considérable. Le centre gitan n’a plus aucun lien avec l’église catholique et j’y suis revenue comme présidente en 2001. J’ai poussé pour que l’école soit une passerelle vers les classes ordinaires, qu’elle prépare à un parcours de formation professionnelle. Nous intervenons également dans le collège de proximité de l’école (Fontcarrade), où une équipe de professeurs volontaires a monté un dispositif spécifique pour les classes de sixième et cinquième avec une orientation vers une quatrième découverte des métiers. Le problème, c’est que les élèves n’ont pas le niveau et qu’ils ne veulent pas se séparer. De plus, dés la sixième, les familles ne souhaitent pas que les filles fréquentent des lieux mixtes ; la préparation du mariage est très importante (les filles se marient à 16 ans, et les garçons, dés 12 ans ont autorité sur elles)

Pour nous, apprivoiser les enfants, c’est assez facile ; par contre, apprivoiser les familles, c’est plus difficile. Il faut du temps, gagner leur confiance. Il faut savoir que nous avions les mêmes objectifs et les mêmes problèmes dans le secteur de l’accompagnement social pour personnes au RMI. Jusqu’en juin 2007, nous suivions ainsi 30 adultes. Mais des problèmes financiers liés au désengagement et aux coupes sombres de l’Etat (que nous n’avions pas su anticiper) nous ont obligés à licencier une partie de notre équipe. Ce secteur est en train de rebondir et nous avons bon espoir de pouvoir le ranimer. Grâce à nos deux animatrices, nous maintenons des ateliers dans les quartiers, comme de la gymnastique d’entretien.

Les problèmes de santé liés à la sédentarité, à une mauvaise alimentation et à un grand mal être provoquent beaucoup de dégâts : diabète, problèmes cardiaques, abus de tranquillisants. Certains gitans sont installés à Montpellier depuis 1870. Quand ils avaient des petits métiers ils avaient des ressources, ils s’entraidaient. Mais à partir des années 70/80, l’arrivée de la drogue dans les familles a tout bouleversé. Dans le même temps, le RMI permettait aux familles de surnager mais entraînait de nombreux effets pervers. Aujourd’hui, les jeunes n’arrivent à trouver du travail qu’en se formant, ce vers quoi nous les dirigeons. Mais un autre obstacle les attend, celui de la discrimination.

apaj S’il y a un conservatisme gitan, respectueux des traditions, il y a une nette habileté à s’approprier  la modernité, comme les téléphones portables, qui sont devenus d’un usage quotidien. A l’intérieur des familles, les choses ont changé. Si les grands parents ont toujours une certaine autorité, le patriarche régulateur n’a plus les mêmes fonctions. D’autre référents extérieurs apparaissent, comme les pasteurs, ou les institutions : si jadis tous les problèmes étaient réglés à l’intérieur de la famille, aujourd’hui, on a recours à la justice. On note aussi l’augmentation de mariages mixtes qui font évoluer les choses. De plus, il reste au sein de cette communauté beaucoup de qualités que nous avons perdues et qui se retrouvent dans les grands moments de rassemblements quand il y a souffrance (deuil, maladie) ou joie (mariage, naissance)Les compétences que nous avons développées et pour lesquelles nous sommes reconnus sont les suivantes : formation et insertion d’adultes gitans, re-scolarisation des adolescentes de 12 à 16 ans ; informations sur les cultures tsiganes. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus, nous sommes aussi un centre de ressources au cœur d’un réseau.

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3- Atelier du Nord

Pierre Callon, le renommé champion de France de sculpture sur glace, s’est retrouvé président de l’association L’Atelier du Nord, organisatrice du marché de Noël. A cette occasion, en nous présentant l'opération, il nous explique la démarche qui l'a poussé, lui et ses 4 compères, à créer cette structure.

ateliernord« Il s’agit de trois jours de festivités, autour du rassemblement de 17 artistes. Tout commence le vendredi 7 décembre ; l’atelier sera ouvert de 16h à 23h. A 20h30, on pourra écouter M. Georges ; c’est un groupe de Rock’N’Roll qui s’est reformé en venant jouer chez nous l’an dernier. Ils étaient bien connus il y a 15 ans, mais s’étaient séparés ; certains avaient continué, d’autres avaient carrément rangés leurs instruments. Depuis cette renaissance, ils ont produit un album, ont joué salle Victoire 2. Du vrai bonheur musical.

Le samedi 8 décembre, de 15h à 20h vous assisterez à une performance de sculpture sur glace, mise en musique par Swaï, un groupe de musique live. A la fin, ma sculpture se transformera en photomaton-surprise. Mais ce n’est pas tout ; il y aura de nouveau de la musique avec le collectif :  Je dis de l’impro  et Studio 100 limit, autour d’improvisations texte et musique. A 18h, ce jour là, du frisson coquin avec un grand moment de lectures érotiques, que nous dira Nicole Barromé. Le dimanche après-midi, de 15 à 20h, nous vous réservons une surprise artistique et musicale, mais là, je ne vous en dis pas plus… Nous avons organisé notre première soirée en décembre, il y a deux ans. Cette initiative est montée en puissance grâce à la qualité des expositions, à notre façon d’accueillir le public, qui se sent très à l’aise ici et nous le dit, ainsi qu’à la convivialité qu’apportent les soirées musicales. Sur Montpellier, les gens sont en demande de ce genre d’espace, et nous avons fidélisé beaucoup de monde. Peu à peu, nous améliorons l’éclairage, la présentation, l’organisation. L’idée de départ, c’était de créer un lieu de travail pour 5 artistes, avec un moment de convivialité une fois par mois, en livrant nos créations au regard du public. Chaque fois, toutes nos pièces en cours sont là. Nous ne souhaitons pas augmenter le rythme, car il nous faut aussi du temps pour travailler. Le succès de l’opération nous surprend, avec beaucoup de visiteurs qui viennent du quartier, et souvent des gens qui n’iraient pas au contact de l’art si ce n’était pas près de chez eux, mais aussi pas mal de gens de l’extérieur, parfois de loin… »

 

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4 -Boutique d'écriture

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En plein Figuerolles, un lieu à suivre pour la qualité de ses propositions, François Bon et Ernest Kaho y ont fait escale.

Il est des temps où la médiocrité capte toute la lumière, en laissant les démarches de qualité dans l'oubli. Pour se soucier des gens, ancrer ses actions sur le terrain, s'attacher au savoir-être et au savoir-faire, les actions culturelles de la boutique d'écriture restent trop souvent dans l'ombre. Par manque de casting alléchant, de quadrichromie, de temps et de moyens, l'association fonctionne surtout par le bouche à oreilles.

Ainsi, le 14 décembre 2007, la Boutique accueillait un vieil ami, l'auteur François Bon qui fut l'initiateur des ateliers d'écriture de l'association. Douze ans après la publication de Phobos les mal famés, l'écrivain et ses co-auteurs ont rencontré deux classes de troisième d'un collége de La Paillade. Ce livre fait date dans la perception de l'intérieur qu'il donne des quartiers. Il consignait la parole des jeunes de 18 ans qui voyaient brutalement disparaître leur lieu de vie condamné à la destruction. Les auteurs sont revenus témoigner de cette expérience qui reste d'actualité. Un livre qui permet d'affronter la réalité ne se perime pas comme les produits qui s'évaporent en deux mois des rayons, remplacés par leurs clones.

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Le mercredi suivant, la boutique d'écriture proposait un autre rendez-vous d'exception avec le conteur béninois Ernest Kaho. A le voir opérer en parfaite inter-activité avec son public dans un jjeu à la fois rythmique et ludique, on mesure tout de suite la qualité de l'intervention.

JMDNH, L'Hérault du Jour, samedi 22 décembre 2007

La boutique d'écriture Peuple et Culture LR, 76, rue du faubourg Figuerolles 34070 Montpellier
T/ 04 67 58 64 94  F/ 04 67 58 64 69. Courriel : Boutique d'écriture

 

5- De Drôle de Figue à Figues-N-Roll

Drôle de Figue est née en 1992, mais est restée plutôt en sommeil jusqu’en 99. Ce sont les tags fascistes rue du Père Fabre et rue Haguenot qui l’ont réveillée. Depuis, elle a compté jusqu'à une soixantaine d’adhérents et organise un maximum d’animations culturelles (expos, repas de quartier, puces) qui marchent toujours très bien. Nicole Thuilleaux, la présidente : "Nous sommes en contact avec la mairie, mais nos requêtes ne sont pas écoutées. Par exemple, on demande depuis 3 ans d’encercler les poubelles,mais on n’obtient pas de résultat. Trop de décisions sont prises sans que les habitants ne soient consultés. Nous n’arrivons pas à savoir sur quelles bases la mairie va exercer son droit de préemption sur la vente des maisons du quartier. Notre souci actuel est de trouver un local."

Pour l'instant en panne, Drôle de Figue a exprimé la conscience de s'être fourvoyée dans des impasses explosives. Au cours de l'AG, Nicole et Pascale rappellent le jour ou elles ont voulu organiser une réunion sur le thème de la drogue en y associant les services de l’Etat et qui a failli avoir pour elles de lourdes conséquences personnelles. D’autres soulignent le temps perdu à tenter de comprendre la logique de la politique municipale concernant les préemptions dans le cas des ventes immobilières réalisées sur le quartier Figuerolles ou encore celui passé à suivre les aventures du marché du plan Cabanes. Tous racontent la peine que leur avaient coûtées les négociations pour obtenir l’aménagement d’un petit terrain (le square Coursindel) qui s’est soldé par un échec cuisant. Ils avaient en effet nourri l’espoir ou cru comprendre qu’un local en bordure de cet espace leur serait attribué, ce qui leur aurait permis de faire vivre ce square, mais en fait, le local avait été vendu entre-temps par la municipalité. Le square est aujourd’hui un espace insalubre. L’importante voie de communication piétonnière qu’il représente reste fermée la nuit sauf pour les plus lestes, qui passent par-dessus la porte.

Si au final nos bénévoles associés n’excluent pas de continuer les rencontres et les débats, ils ont définitivement décidé de se consacrer à fond au festif et à la convivialité. « Les services publics ont des missions à accomplir ; qu’ils s’en occupent et en assument les conséquences auprès des électeurs. Poubelles, stationnement, insécurité, soutien scolaire, services sociaux leur incombent. Nous, nous voulons vivre simplement en bonne entente avec nos voisins dans notre quartier. Nous n’avons pas besoin de grand chose pour organiser des repas, des marchés aux puces, des apéros. Que la fête commence ! ».

Mais les aléas de la vie feront que Nicole, la créatrice de l'association, quittera le quartier. Que deviendra l'association ? La réponse bientôt peut-être...

nicole

Drôle de Figue est dissoute en 2012. Elle transfère alors ses fonds et son histoire à une nouvelle association : Figues-N-Roll. Mais quels en sont les objectifs ?

"L’association Figues-n-Roll organise des évènements sur le quartier Figuerolles à Montpellier avec les habitants, associations ou artistes souhaitant s’associer à ces actions.
Figues-n-Roll est née de la volonté d’habitants de se retrouver plus souvent pour profiter pleinement d’un quartier déjà très vivant, dynamique et où se cotoient de nombreux artistes, des associations diverses et bien entendu tous les habitants qui font ce quartier.
L’association cherche également à partager les informations sur la vie du quartier, les activités et évènements organisées par les différentes associations présentes à Figuerolles et dans les environs."

Contacts : Association FIGUES-N-ROLL, 5 rue du Père Fabre - 34070 Monpellier contact@figues-n-roll.net - Tél : 06 17 26 59 93 SITE WEB : http://www.figues-n-roll.net FACEBOOK : www.facebook.com/figuesnroll TWITTER : @figuesnroll

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6- Ecole Brousse

brousseFormation à la communication, à l’infographie, aux arts plastiques et aux arts graphiques. Pas moins. C’est au 50 bis, rue du Fg Figuerolles à Montpellier que ça se passe. Une chance à saisir ?. Une certitude : nous sommes bien en face d’une structure haut de gamme, exceptionnelle, en ce sens qu’on y enseigne des savoirs et des savoir-faire artistiques de la meilleure façon qui soit. Le grand intérêt de l’école Brousse, c’est qu’elle est résolument citoyenne, c'est-à-dire qu’elle repose sur un respect rigoureux des règles associatives, qui ne sont ni détournées, ni instrumentalisées. Une école privée qui assure un véritable service public tant elle est populaire par ses coûts et sa souplesse. La différence c’est qu’il faut échanger pour faire fonctionner ce genre de structure : pour les responsables et formateurs, c’est accepter de petits salaires, pour les étudiants, c’est quelquefois participer financièrement, pour les institutionnels et chefs d’entreprise, c’est jouer le jeu de la formation continue.

Michel Riboulet, fondateur :  «  Nous sommes une structure artistique pure et dure, ouverte sur des choses concrètes, qui est passée des arts plastiquesaux arts graphiques puis au multimédia. Pourtant longtemps la seule école sur Montpellier, nous sommes relativement peu connus. C’est que nous respectons les règles associatives, nous ne faisons pas de publicité. Nos salaires sont bloqués au SMIG et nos tarifs sont les plus bas de France (4,6 € de l’heure, 2750 € pour l’année).

La PAO, c est-à-dire la publication assistée par ordinateur, la création de sites web-internet, le montage vidéonumérique, l’animation 3D, les images de synthèse, la photographie numérique, le dessin (cours de nu). Aboutir à des compétences telles que : traduire une idée par le dessin et la mise en page, réaliser des documents publicitaires, développer le sens de l’observation, des couleurs et des matières, acquérir les techniques de base de la mise en page, concevoir et mettre en ligne un site Internet…

Le contexte est très difficile, car les aides régionales en matière de formation ont été considérablemen réduites et se concentrent sur les secteurs du bâtiment et des métiers de bouche, considérés comme ceux qui dégagent le plus d’emploi. Nous sommes très surveillés par le secteur privé concurrent, qui nous envoie régulièrement les contrôleurs du fisc et de l’URSSAF. Par exemple, alors que France Telecom employait sans les pérenniser 800 CEC (contrats emplois consolidés), la DDTE, suite à des plaintes, voulait nous enlever les 5 qu’on avait obtenus, alors que nous, nous les gardions tous en emploi définitif. D’autre part, le syndicat des graphistes nous attaque sur le thème de nos salaires bloqués au SMIG.

cedricTravailler ici, c’est un sacerdoce, on vit chichement. Mais on est entouré d’artistes, de jeunes. C’est un travail passionnant. Notre équipe, qui est passée de 12 à 5 salariés, est composée de gens au profil spécial, décalés, qui vivent souvent selon les principes de la décroissance et qui s’en trouvent bien. Notre école accepte aussi d’aider des associations qui n’ont pas les moyens de réaliser leurs dépliants, affiches, sites, etc. en fonction de nos possibilités. Je suis architecte et urbaniste. J’ai fait mes études avec M. Christian Moralés, élu actuel du PS sur le 6ème canton de Montpellier, et nous avions à l’époque comme professeur M. Raymond Dugrand, qui fut l’urbaniste en chef de la même ville. J’ai également une formation de mécanicien de marine et d’imprimeur;  j’ai aussi fait beaucoup de sérigraphie. La sérigraphie, que l’on pratique également ici, c’est une technique d’impression sur cadre de soie que l’on peut transférer vers tous types de supports  comme les bouteilles, T-shirts ou encore les grands 4x3 que l’on voit au bord des routes.

Le nu est à la base de tous les dessins sur le plan de la composition et des proportions. C’est que tout le monde a un corps et se repère bien ; commencer par le portrait est beaucoup plus difficile. Il n’est pas nécessaire de savoir très bien dessiner, nous enseignons une méthode de construction. Dans cette formation, nous avons une clientèle qui est à 80% féminine. Les cours durent 3 heures, le lundi après midi et tous les autres soirs de la semaine à partir de 18 h. et certains élèves viennent jusqu’à 3 fois par semaine. Nous avons une école de danse juste à côté et nous utilisons souvent les danseurs comme modèles. Ils sont rétribués selon le tarif des beaux arts, c est-à-dire 35 € pour une séance de 3h de pose entrecoupée de pauses. Nous ne faisons plus de nus photographiques car les modèles doivent être alors rétribués jusqu’à 10 fois plus.

Si le dessin académique est une très bonne chose, je suis pour l’art le plus contemporain possible. Mais sa culture est difficile à saisir. On tombe dans une forme dictée par les DRAC et les FRAC qui donnent une vision monocorde, éloignée de l’art qui nous environne, des artistes régionaux issus de notre patrimoine. Je suis assez internationaliste, mais cette politique artistique que nous n’arrivons plus à contrôler rappelle l’académisme du 19ème siècle. D’autre part, je suis très attaché à la peinture et j’aimerais bien pouvoir acheter tout simplement une toile pour mettre au dessus de mon canapé alors que je ne pourrais jamais acquérir une installation dont le prix, le volume et les dimensions me dépassent ! »
Visiter le site Internet de l'école Brousse.

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7- La Chapelle

chapelleJadis nommé Chapelle de la Résurrection, cet édifice cultuel a définitivement été abandonné il y a peu près 8 ans par Edouard Perez, le prêtre de la paroisse, et vient tout récemment d’être racheté par la Mairie de Montpellier afin de l’attribuer à l’association Music Events (voir plus bas). Histoire d’un miracle…

Il faut reconnaître qu’il n’y avait plus grand monde pour fréquenter cette chapelle à la fin des années 90. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord la vétusté du lieu : « Tout en haut, le toit forme une sorte de voile et quand le vent souffle, toute la charpente tremble et cela provoque l’usure des poutres qui sont reliées entre elles par de gros boulons. L’autel était recouvert de sciure. Nous n’avions pas les moyens d’entreprendre les travaux qui s’imposaient », témoigne Edouard Perez. Mais ce mauvais état du local n’est pas la seule cause de son abandon. Lili Baliardo, présidente des Gypsi Catalan, évoque aussi le départ pour La Paillade de Joseph Bertrand, un prêtre charismatique. Aline Thomas, pratiquante, souligne le manque de respect des jeunes qui à l’époque, n’hésitaient pas à pénétrer pendant les offices en chantant à tue-tête: « Chaussée aux moines » et qu’il fallait raccompagner vers la sortie… De plus, tout le monde reconnaît qu’une partie des gitans résidant ici est adepte du pentecôtisme, une mouvance protestante évangélique, et donc n’était pas concernée par cette chapelle, comme il est vrai aussi que globalement, toutes les pratiques religieuses connaissaient dans le même temps une forte baisse de régime.

Face à la situation, Edouard Perez prend donc la difficile décision d’abandonner ce lieu et de se replier sur l’Immaculée Conception, rue du Père Bonnet. La balle se retrouve alors dans le camp de l’Evêché. Comme nous l’explique son chargé de communication, Wayne Bodkin, l’Evêché est sous le régime de la loi de 1905, celle de la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui stipule que si un édifice cultuel  n’est pas utilisé, il doit être vendu. « Nous avons fait un appel d’offres et cédé la Chapelle de la Résurrection à la Mairie de Montpellier pour la somme de 90 000 €,  en juin 2006 », nous confie-t-il. W. Bodkin ajoute : « Cette chapelle avait été construite en 1972, mais elle était mal placée car tout près de deux autres :  l’Immaculée Conception à Figuerolles et Notre Dame de la Paix à la Chamberte. Nous n’avons pas assez de prêtres pour pouvoir tout faire vivre. Montpellier bouge énormément. Nous sommes sollicités par les nouveaux quartiers où nous devons être présents. 34 ans après sa construction, nous nous sommes donc séparés de la Chapelle de la Résurrection. » Du côté de la mairie de Montpellier, le service de la communication confirme l’achat du bâtiment ainsi que sa destination : « La Chapelle, dans sa totalité,  sera affectée aux actions culturelles mises en place par l’association Music Events. Nous allons commencer les travaux de mise aux normes. Nous y affectons un budget de 160 000 € ».

Depuis 1990 déjà, Etienne Schwarcz exerçait son métier d’artiste à Montpellier, dans un studio atelier. Mais il manquait de place pour la danse et commençait à ressentir le besoin d’un espace de travail plus vaste. C’est à ce moment qu’il a entendu parler de ce lieu vide, et qu’il s’est mis en rapport avec l’Evêché. Il lui faudra 8 mois de négociations pour arriver à ses fins, 8 mois durant lesquels il connaîtra une sorte de parcours initiatique : «  Les questions précises du gestionnaire me permettaient en fait de faire mûrir mon projet, de définir à quoi ce lieu pourrait servir, quel lien tisser avec la population, de faire avancer une profonde réflexion personnelle sur son potentiel. »

Et puis ce sera l’obtention de l’accord de l’Evêché pour la mise à disposition du local, les premiers travaux, les premières rencontres avec la communauté gitane. En fait, Lili Baliardo, la dynamique présidente de l’association gitane, organisait déjà sur place des sortes de repas de quartier : « Je voulais faire sortir ma communauté du ghetto », dit-elle. Avec E. Schwarcz et son association (Music Events), ces repas vont prendre une autre dimension et aboutir aux  guinguettes gitanes (musique et repas) qui ont lieu tous les jeudis en été. Les guinguettes sont venues ajouter un moment festif et convivial à tout un programme d’actions déjà mis en place à La Chapelle. Parmi elles, les ateliers d’art plastique, de théâtre, de musique, de danse. Ces ateliers, ouverts aux enfants de la communauté gitane, entièrement financés, regroupent de 2 à 20 participants pour une durée de 1 à 9 mois, pour une à plusieurs séances par semaine.

chapdanseOuverte en octobre 2000, La Chapelle a accueilli en résidence de nombreuses compagnies artistiques.

Une structure qui compte 5 salariés et bénéficie de financements multiples : Mairie, Contrat de Ville, Préfecture, CAF, Fondation de France, Département, Région, Direction Régionale de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Région, Etat. Avec pour alibi son activité artistique, son investissement auprès de la communauté gitane et ses retombées dans le champ social (chantiers d’insertion), elle dispose aujourd’hui d’importantsmoyens matériels et financiers pour continuer son action culturelle et artistique.

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8-EV'A

Anne Delhaye s’est installée dans un atelier mythique, La Scierie, en 2002. Elle y prenait la succession du célèbre peintre Claude Routier, prématurément décédé, et de l’artiste Christina Rabaste, aujourd’hui installée à Sète (connue pour son travail sur les bois flottés). Avec pour mission de s’inscrire dans la tradition artistique du lieu, Anne Delhaye y ouvre sa première exposition en 2004 et nous a accueilli mercredi 5 décembre sur ce thème évocateur : La matière dans tous ses états. Explications.

delhayelogoevaAu 42 de la rue Adam de Craponne, il existe un atelier d'artistes nommé "La Scierie". Ce nom vient de l'histoire du lieu : les entrepots Vergne, qui l'abritent, étaient jadis à la fois une menuiserie et, une quincaillerie où tout le travail du bois était possible, des meubles aux charpentes.Pour Anne Delhaye, cet atelier est maintenant un alibi qui lui permet d’inviter des artistes avec qui elle se sent bien, avec qui elle travaille ou qu’elle rencontre par hasard. Son propos : « Créer un lien entre l’art et la société pour ancrer l’art contemporain dans la vie ; provoquer une rencontre entre des artistes et des personnes d’univers différents, surprendre, se laisser surprendre. Quand les artistes acceptent et se rendent disponible face à une « contrainte » venant de l’extérieur : le thème ; les visiteurs se voient alors offrir une diversité de matières, de techniques, d’expressions : c’est ça l’esprit de l’exposition collective. »

Les participations et réalisations de l’artiste sont impressionnantes. Hom’art (votre maison se transforme en galerie éphémère), Event’art (travail artistique autour d’un événement dans votre vie professionnelle ou privée), expositions, performances se succédent sur le press-book de l’atelier ; à Montpellier et dans l’Hérault, mais aussi à Avignon, Toulouse, et même jusqu’à Paris. Seule ou accompagnée, Anne Delhaye est infatigable. Elle propose en prime une version peu courante de la diffusion artistique, le Loc’art : il s’agit de louer les œuvres (que l’on peut ensuite acheter à tout moment).

Pour coordonner toutes ses actions, Anne Delhaye a créé une structure nommée Ev’A. Elle nous en explique le but :  « Ev’A (Evénements Artistiques) est une association loi 1901 qui a pour objet la promotion et la diffusion de toutes formes d’expressions artistiques, autour de rencontres privilégiées sur des lieux de vie, de travail, d’activités associatives ou scolaires entre des artistes, leur univers et des curieux, des intrigués, des amateurs . Nous organisons des événements culturels autour de l’art contemporain dans des lieux inattendus. Sortir des lieux habituels d’exposition et de vente c’est donner l’occasion à des artistes de se faire connaître, mettre en relation des personnes d’univers différents, donner aux uns et aux autres la possibilité d’échanger autour de sujets inattendus, imprévus, investir l’art contemporain de sens ».

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9- Les Gipsy Bailardo

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Bruno Baliardo dit "Nino", Jean-Marc Baliardo dit"Nanasso" et David Baliardo dit "bébé Baliardo", sont le trio leader du groupe Gipsy Baliardo, originaire de la cité Gély.
Si leur site est essentiellement dédié à la présentation du groupe, (musique, vidéo, photos, revue de presse, etc.) il reste fidèle à l'esprit gitan en offrant une image plus large de l'univers de Nino Bailardo, sa famille et son histoire

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10- Studio Vox

Géré par l’association Vox Rapido, le Studio Vox se trouve au numéro 2 de la rue Legendre Hérail, à Montpellier. Sa mission, c’est de permettre aux musiciens émergents et amateurs de répéter et d’enregistrer leurs œuvres dans des conditions techniques optimales et, bien sûr, économiques. Rencontre avec Alain Rabaud, un personnage exceptionnel qui est administrateur de la structure.

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Tout d’abord, Alain Rabaud nous présente l’équipe à laquelle il appartient. Ils sont trois : lui-même, Emmanuel de Roquetaillade, journaliste et Jean-François Saboy, qui fut le bassiste des Latin Lovers. Ils ont installé leur studio en un lieu déjà dédié à la musique, une boîte de nuit, La Movida, qui a fermé en 1995, ne pouvant faire face aux lourds investissements qui s’imposaient (insonorisation, etc.) pour pouvoir s’adapter au nouveau contexte légal. A ce moment là, le lieu est repris. D’abord par La voix rapide, un studio d’enregistrement, puis par le groupe Shaï no Shaï, dont Alain Rabaud était le manager et Jean- François Saboy le sonorisateur. En 2001, le groupe déménage et c’est alors l’arrivée d’Emmanuel de Roquetaillade et le départ d’Alain Rabaud pour le Mas Drevon, où il prend en charge la structure Caïman Productions, une agence de booking d’artistes locaux qui tournaient au niveau national. Il reviendra au Studio Vox en 2003. Depuis, beaucoup d’enregistrements avec des groupes comme Rinoçérose, Clotaire K, les Boukakes, Dimoné, Fanga, les Acrobates ou encore Soy.

Alain Rabaud est intarissable : « On s’est adapté aux studios, aux possibilités des groupes. On offre un tarif très abordable qui va de 160 à 250 euros la journée en fonction du nombre de musiciens. N’importe quel groupe peut repartir d’ici avec un CD bon à presser. » Il nous présente son matériel et nous explique comment on peut limiter les coûts grâce à ses conseils : « Les gens doivent bien se préparer avant de venir. Nous maintenons le matériel au top afin d’aller très vite. L’informatique permet de gagner beaucoup de temps : plus de retour en arrière sur une bande, mais quelques clics de souris et tout est réglé ».

Mais le Studio Vox vise à la perfection : il mélange l’analogique (un pré-ampli entre le micro et l’ordinateur qui réchauffe et rehausse le son) et le numérique afin de se rapprocher de la chaleur et de l’amplitude de ce qui jadis était produit sur bandes magnétiques, où se produisaient de véritables mélanges physiques qui donnent des harmonies impossibles avec le seul numérique. Pour aller encore plus loin, nos associés ont complété leur équipement en créant trois salles de prise de son aux qualités acoustiques spécifiques selon qu’il s’agisse de percussions, de voix, de cuivres, etc.

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On comprendra alors pourquoi l’activité de Studio Vox est en nette progression, même si, de 2005 à 2007, il y a eu des moments difficiles. Pour Alain Rabaud, les musiciens actuels commencent à penser qu’il est préférable d’investir un peu afin de pouvoir présenter une image d’eux-mêmes de qualité, plutôt que de bricoler chez soi où chez des copains avec du matériel amateur. Ces mêmes artistes n’hésitent plus non plus maintenant à se prendre en main plutôt que d’attendre d’hypothétiques subventions. Mais il y a aussi un autre fait qui n’est pas anodin et qui joue pour le studio un peu le rôle des pré-amplis analogiques avec la musique,  c’est le quartier dans lequel il est implanté. En plein faubourg Figuerolles, tout près d’un autre studio d’enregistrement, rue Saint Etienne, le studio Bakélite et au cœur d’un monde culturel plus que foisonnant : La Pleine Lune, l’Atelier du Nord, Le Bar des Lilas, Le Théâtre Gérard Philippe, la Vista, etc.

Un quartier où habitent de nombreux musiciens. Alain Rabaud définit son environnement ainsi : « Autour de nous, existent des mondes informels, relativement séparés. Un milieu cosmopolite, mais on est tous vachement bien ensemble. Malheureusement comme dans toutes les villes, personne ne sait tirer toutes les richesses de chacun. On ne fait pas assez confiance aux habitants. Les gens sont de plus en plus dressés à rester passifs devant leur écran de télé. Pourtant, ici, tout est vivant et souvent cocasse : le moindre évènement est rapporté, déformé, diffusé comme une traînée. On se retrouve autour de commerces incroyables qui sont toujours à la mode : La Pêcherie, Mounir, le Repalatin, etc. »
Si Studio Vox est aujourd’hui en plein essor, le seul grand regret d’Alain Rabaud c’est de n’avoir encore jamais enregistré de musiciens classiques. « Pourtant, tout est parfait pour eux ici, à part peut-être le piano à queue qui ne rentrerait pas, on aimerait bien travailler par exemple avec un ensemble à vent ou à cordes, il faut le leur faire savoir ». Mesdames et messieurs les jeunes musiciens du CNR, voilà une proposition sérieuse…

Visiter le site Internet de Studio Vox. Tel. 04 67 92 25 78

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11- La chorale Figuenotes

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C’est une histoire qui a commencé il y a quinze ans, quand un groupe d’habitants du quartier Figuerolles a décidé de mettre en place une petite chorale. Ils firent alors appel à un étudiant en musicologie, Olivier Bernard, chanteur et contrebassiste qui va diriger bénévolement ce groupe pendant trois ans. Tout de suite, ce sera le succès : avec un répertoire de chants du monde et de chanson française, nos choristes se produiront dans de multiples endroits du département et même plus quand affinités ; ils accueilleront des participants non seulement de leur quartier mais aussi de toute la ville. En 1992, ils se déclarent en association loi 1901 afin de pouvoir bénéficier contre loyer d’un local à la Maison pour Tous. Après une succession de divers chefs de chœurs, en 2002, Anne Chandellier se décide à assumer la direction musicale. Nous la rencontrons aujourd’hui.

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Anne Chandellier est non seulement une pédagogue du chant certifiée mais aussi une comédienne et une instrumentiste ; originaire de l’Oise, elle viendra chez nous rejoindre son frère, vigneron à Durfort dans le Gard il y a vingt-cinq ans et s’installera un peu par hasard dans le quartier Figuerolles à Montpellier cinq ans plus tard. Figuenotes est à la fois le nom de la chorale qu’elle dirige et celui d’une association qui propose également, sous sa houlette, des ateliers de travail vocal et de la création de théâtre musical. Anne Chandellier a fait le pari de nous apprendre à chanter, et ce n’est pas si simple car il semblerait que nous soyons coincés du gosier quand il s’agit d’entonner le bel canto : « Les gens sont timides ; ils me disent tous qu’ils chantent faux. Je dois leur expliquer qu’il leur faut juste se détendre, se laisser aller, que l’oreille fait alors tout le travail et qu’on s’harmonise très vite tous ensemble ». Pour Anne Chandellier, c’est une sorte de pudeur qui est à la base de ce frein psychologique : « Il faut comprendre que le chant est une activité d’expression de soi qui est très physique. C’est un acte intime qui devient public : on chante depuis l’intérieur de soi vers l’extérieur, les autres. Mais il faut bien comprendre que cette production personnelle ne présente aucun danger, bien au contraire ».

Les témoignages des pratiquants sont édifiants, ils semblent tous fort étonnés des bienfaits acquis : « On arrive épuisés par le boulot, la vie de famille, les soucis de toute nature et on ressort de là avec la pêche, on retrouve ici un élan, un rebond, un nouveau souffle pour tout affronter ». Anne Chandellier nous explique que chanter n’est pas un acte neutre ; que c’est un acte sportif qui met en jeu tout le corps, un acte émotionnel qui titille l’imaginaire, qui suscite des sensations complexes. Toutefois, dans son enseignement, Anne reconnaît être très exigeante « Tant que cela ne sonne pas comme il faut, on cherche. Mais trouver est à la portée de tout le monde. Mon rôle, c’est d’ouvrir la voix de chacun… ». Alors, Anne Chandellier déclare à la fois guider le chant et être guidée par lui : « Je ne suis pas chef de chœur au sens militaire ; tout fonctionne en aller-retour. Je suis en état d’écoute comme mes chanteurs le sont aussi ; j’attends de recevoir leur son. C’est un travail extraordinairement passionnant ». Pas nécessaire de savoir lire la musique ; à Figuenotes, on chante sans partitions même si on peut les avoir ensuite pour répéter. Depuis trois ans, il existe maintenant O Lala ; une sorte de chorale-pépinière qui permet aux débutants de trouver tout le confort vocal nécessaire avant de se lancer pour de bon. 

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Le programme 2008-2009 s’annonce fourni. L’orientation  générale, c’est la création d’un opéra de rues qui fait le pari de « faire danser » le public à la voix, comme au temps jadis, ce public timoré que nous sommes ! Mais ce n’est pas tout. Les 17 et 18 octobre 2008, au Théâtre Gérard Philippe, 7 rue Pagès, ce sera le week-end « Carte Blanche à Figuenotes », avec d’abord le 17 une soirée « Bosnie ciné concert », qui retrace la tournée 2007 en Bosnie Herzégovine.                         
Figuenotes en rapporte un documentaire de 50 minutes intitulé : «  Guerre et festival, gens una summus » , réalisé par la journaliste Nicole Chastanier. La soirée s'articulera autour de la projection du film, de chants et d’un débat-rencontre avec le public. Le samedi  18 octobre à 21h, ce sera du théâtre musical. Nous pourrons y voir une œuvre signée Anne Chandellier et Françoise Dano : « Petites  pièces  macabres  pour  clown  et  chant ». Nous y verrons Chandelle, le clown noir, dont les chants font s'entrouvrir les cercueils et Croquette, l'Auguste coloré, son accessoiriste de bonne volonté, nous entraîner dans un voyage  poétique, burlesque et cruel vers l'entre deux mondes… Pour cinquante minutes seulement, rassurez-vous.
Contact : Anne Chandellier, 19, rue St Etienne, Montpellier, 34070. Tel. 04 67 58 32 37

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12- L'association Philatélique de Montpellier

L’Association Philatélique Montpelliéraine, l’APM, a été créée en 1925. Depuis, elle vit des jours heureux, avec son important réseaux de collectionneurs passionnés. gmorereauGérard Morereau en est le président depuis 2005. Né en 1948 à Innsbruck, il est aujourd’hui retraité de l’EDF et, secondé par toute une équipe, il se consacre à la gestion et à l’animation de cette structure dont il nous dévoile les secrets.

Si le mot philosophe désigne l’ami de la sagesse, le mot philatéliste ne désigne pas l'ami des timbres mais l’ami de l'affranchissement. Ce nom est né au XIXe siècle dans une revue, le Collectionneur de timbres-poste. Autrefois, c'était le destinataire qui payait la poste ; avec l'usage du timbre-poste, c'est désormais l'expéditeur qui paie. Mais alors voilà, pour  bien le faire payer, cet expéditeur, on va fabriquer, concevoir toute une série de dispositifs prouvant bien que le courrier envoyé est affranchi, exempt (franc) de frais pour le destinataire. Au moyen de timbres bien sûr, qui vont être rapidement illustrés et retranscrire ainsi l’histoire des pays, des personnalités, des grandes villes, puis de tout ce qui inspirera les concepteurs. Ce qui va aboutir à cette incroyable prolifération internationale d’images miniatures, abordant quasiment tous les thèmes possibles et imaginables. Certaines sont absolument magnifiques et les regarder, feuilleter les albums des collectionneurs entraîne immanquablement dans un univers onirique à travers le temps et l’espace. On voyage, on rêve, on classe, on apprend, on recherche. Et c’est parti, on a contacté le virus…

timbresGérard Morereau tient à apporter une précision : « Il n’y a pas que les timbres ; il y a aussi les oblitérations mécaniques et l’affranchissement mécanique, portés sur l’enveloppe qui sont d’un grand intérêt pour le collectionneur. Les oblitérations, réalisées par la poste sur l’enveloppe timbrée, quand elles sont illustrées (s’il ne s’agit pas de simples vagues), sont appelées flammes. L’origine de ce mot est que les premières oblitérations réalisées avaient la forme d’un oriflamme. Sur ce sujet, un de nos sociétaires vient de publier un ouvrage qui a d’ailleurs été primé. L’affranchissement mécanique, c’est autre chose. En fait chaque entreprise, société, association achète ou loue une machine qui lui permet d’affranchir elle même en bénéficiant d’un tarif préférentiel. L’affranchissement sera composé de trois parties : le logo professionnel de l’entreprise, un cachet dateur et le tarif qui remplace le timbre ».

Un des premiers services que rend l’association philatélique à ses adhérents, c’est la mise à disposition d’une incroyable bibliothèque (quelque chose comme 320 volumes), qui traite de tous les aspects de la philatélie et permet d’effectuer les recherches que souhaitent entreprendre les adhérents. Ensuite, c’est la possibilité de s’équiper à prix de gros en albums et recharges d’albums ; c’est aussi de pouvoir acheter les nouveaux timbres édités (on ne peut pas tous les obtenir à la poste, même en réservant) directement à l’imprimerie de Périgueux, qui ne rend ce service qu’aux associations philatéliques. De plus, tout adhérent à accès à la presse philatélique, à prix réduit s’il souhaite s’abonner, ou gratuitement s’il la consulte sur place. Gérard Morereau insiste sur un des aspects qui lui tiennent le plus à cœur, celui des jeunes : « Nous tenons à sensibiliser les enfants et les adolescents à cette activité, d’une grande force éducative. Par exemple, un jeune garçon de 11 ans vient de réaliser, avec notre aide et celle de son papa, certes, un dossier de 30 pages sur un thème qui le passionne, celui de l’escrime. Il a appris à réaliser un plan, il a fait ses recherches, a trouvé des timbres, des flammes, des oblitérations. Regardez plutôt… ». Effectivement, c’est magnifique, c’est clair, c’est net, il y a des références à toute l’histoire de l’humanité. 11 ans !

Ces travaux sont conçus dans l’idée d’être présentés au public. L’étape au dessus, ce sont les compétitions philatéliques. L’exposition sera présentée à un concours et notée par un jury. On pourra ainsi passer du niveau régional au niveau national, voire international… Pour s’approvisionner entre associés, il existe le service des circulations : pas moins de 400 carnets qui comportent les pièces que les philatélistes désirent vendre. Ils sont proposés au tiers de leur côte, l’association prélève 5 pour cent des ventes pour ses frais de fonctionnement.

Avec son adhésion annuelle de 22 euros, l’association offre donc une très grande palette de moyens pour qui souhaite se lancer dans cette aventure. Le grand rendez-vous qu’elle vous donne, ce sera pour la fête du timbre 2009, qui se déroulera à Montpellier du 28 février au premier mars.

Contacts : APM, tous les dimanches matins, de 9h30 à 12 h, au 46 Cours Gambetta, Montpellier.
Tel : 04 67 29 29 09. Mél : gerard.morereau@wanadoo.fr

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mél : thierry.arcaix@wanadoo.fr ; tél : 06 23 10 62 21